Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Compréhension de la douleur chez les TSA/TED

Compréhension de la douleur chez les TSA/TED

Le 14 mars 2017
Compréhension de la douleur chez les TSA/TED

Il est toujours difficile pour un parent de comprendre son enfant TED/TSA, et notamment dans la compréhension de la souffrance de leur enfant.

Lorsque l’enfant ne parle pas ou peut avoir des propos inappropriés, les crises sont souvent dures à interpréter pour les parents et professionnels : cela vient-il de frustration? De douleur?

La douleur est une notion encore très subjective auprès du public TSA/TED. De nombreux chercheurs s’y sont penchés, notamment Sahnoun et Pernon.

L’état des connaissances actuelles de la douleur au sein de la population présentant un TSA est limité. Cependant, la compréhension, aussi minime soit-elle, des atypicités du fonctionnement autistique en lien avec les atypicités de sensation-perception et d’expression de la douleur des patients autistes doit nous faire rompre avec l’idée d’une insensibilité à la nociception (sensation de douleur) au sein de cette population.

Effectivement, le seuil de sensibilité à la douleur est plus bas, avec une expression de la douleur modifiée. Les particularités cognitives, sensorielles et socio-communicationnelles expliquent les atypicités de sensation-perception et d’expression de la douleur. Des troubles du comportement tels que de l’autoagressivité ou des troubles du sommeil doivent faire évoquer un phénomène douloureux. Zaballa traite des intérêts et limites des échelles d’évaluation de la douleur chez l’enfant en situation de handicap. Estimer la douleur d’enfants autistes qui l’expriment d’une façon singulière représente alors un défi majeur pour les familles ainsi que pour le personnel médical. Il est alors difficile d’apprécier les troubles présentés par l’enfant, et, par conduction, de les traiter.
 

L’ostéopathe saura alors rechercher les origines éventuelles de douleurs chez l’enfant, notamment avec un questionnement précis auprès des parents pour retracer l’histoire de l’enfant :

– La connaissance du thérapeute quant aux possibles atteintes complémentaires (constipation, épilepsie, troubles orthopédiques etc…) saura orienter l’ostéopathe sur la recherche de douleur. 

– La palpation de l’ostéopathe, douce et adaptée saura également mettre en évidence des zones de densité, pouvant être douloureuses chez l’enfant

– Les descriptions des crises de l’enfant et de ses réactions sauront également orienter l’ostéopathe sur la recherche des origines douloureuses

 

Bibliographie :

Sahnoun, D. S. (2015). Autisme et douleur : état des connaissances et conséquence pratique. Douleurs Evaluation – Diagnostic – Traitement 16 : 21-25
Zaballa (2012), Intérêts et limites des échelles d’évaluation de la douleur chez l’enfant en situation de handicap. Motricité cérébrale 33 : 62-67
Pernon E, Rattaz C. (2003). Les modes d’expression de la douleur chez l’enfant autiste : étude comparée. Devenir. 15 : 3