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Votre ostéopathe à Paris 3 et à Paris 12 : Les particularités perceptives sensorielles chez la personne autiste

Le 26 mars 2018
Votre ostéopathe à Paris 3 et à Paris 12 : Les particularités perceptives sensorielles chez la personne autiste
Les particularités perceptives chez la personne autiste

Votre Ostéopathe Louise Antunes a eu le plaisir de participer à la formation EDI dispensée par Isabelle Dufrenoy sur les particularités perceptives sensorielles chez la personne autiste. Dans l'intérêt de faire évoluer les pratiques et la compréhension du fonctionnement autistique, votre ostéopathe vous fait un retour global sur cette formation.

Il est nécessaire de comprendre que les informations sensorielles peuvent être reçues de manière différente chez la personne autiste et créer par la suite des altérations dans la communication et dans l'interaction avec son environnement.

Une personne autiste née autiste avec un fonctionnement et une maturation neuro-développementale différente (fonctionnement atypique) de la référence (fonctionnement neurotypique). La réception de l'information est différente. Plusieurs axes de recherche sont en cours quant aux protéines et/ou changements génétiques (article en lien) des synapses.

Comprendre la réception de l'information

L'environnement extérieur et intérieur produit des signaux (stimuli) que le corps capte. Ces signaux touchent à nos sens qui se transforment en information. Cette information est traitée et donne une réaction.

Les différentes informations touchent à nos sens :

- Visuel

- Auditif 

- Odorat/goût

- Vestibulaire (équilibre)

- Tactile (extéroceptif, entéroceptif)

- Proprioceptif (sensation de soi, perception de sentir son corps)

La personne autiste présente des particularités perceptives différentes et reçoit les informations de manière intense (hypersensibilité) ou de manière minime voire inexistante (hyposensibilité). Ces informations peuvent également être reçues en sensation douloureuse, en sensation de fluctuation ou encore en sensation de fascination. Ces particularités ne sont pas un détail mais font intégralement parties du fonctionnement autistique.

Ce sont, entre autre, ces particularités de perception qui détermineront à la longue des problématiques comportementales. La surcharge/manque d'information, la douleur, le mal-être ou autre amènent possiblement la personne a réagir et à avoir des comportements "problématiques".

De nombreuses personnes autistes ont déjà évoqué leurs particularités perceptives, souvent ignorées. En comprenant ces particularités sensorielles, nous pouvons adapter l'environnement et faciliter l'interaction.

Nous avons tous des particularités perceptives propres à nous : 

- Ne nous sommes jamais tortillés lorsqu'une étiquette grattait ?

- N'avons-nous jamais gratté jusqu'au sang un bouton de moustique qui grattait ?

- N'avons-nous jamais frotté nos yeux fortement lorsque cela nous grattait ?

- Ne nous sentons pas mal quand le son est trop fort ?

- N'avons-nous jamais eu des fourmis dans les jambes avec la sensation très désagréable qui s'accompagne ?

- N'avons-nous eu jamais la gorge qui brûle en avalant une boisson trop chaude ?

Pour comprendre le fonctionnement autistique, imaginez avoir une de ces sensation citée en continue, tous les jours.

Votre ostéopathe vous donne quelques voies de compréhension sur ces particularités perceptives. Dans tous les cas, un réel profil sensoriel est nécessaire à mettre à place avant toute intervention. Votre ostéopathe vous conseille également la formation EDI sur les particularités perceptives sensorielles. Vous pouvez également retrouver beaucoup d'informations dans le livre d'Olga Bogdashina : "Questions sensorielles et perceptives dans l'Autisme et le Syndrome d'Asperger".

Le visuel :

Une personne autiste peut recevoir l'information visuelle de différentes manières. Dans un cas d'hypersensibilité, les reflets de lumière peuvent totalement brûler les yeux. Il faut alors penser à la luminosité de la pièce, aux objets pouvant refléter la lumière, etc. 

Des aides telles que des lunettes de soleil ou des lumières indirectes peuvent aider.

Une personne hypo-sensible pourra, à l'inverse, avoir tendance à sur-stimuler sa vision pour obtenir des réponses. Des auto-mutilations peuvent être possible.

Le vestibulaire :

Une personne autiste peut recevoir des informations d'équilibre biaisées. Monter sur une chaise, sur un jeu dans un parc peut sembler effrayant.

Les transports, les déplacements peuvent devenir très compliqués. L'appréhension des changements d'endroit peuvent faire intervenir en partie ces problématiques sensorielles.

On peut également comprendre pourquoi des stéréotypies peuvent apparaitre pour compenser des sensations vestibulaires.

L'audition :

L'hypersensibilité auditive est fréquente et c'est une des particularités sensorielles connues chez les personnes autistes. On voit fréquemment des personnes avec un casque ou autre.

Des sons continus peuvent provoquer inconfort voir situation de crise.

En cas d'hyposensibilité, on peut comprendre que certaines personnes écoutent très fort de la musique.

Le goût et l'odorat :

Il est fréquent que l'on parle de sélectivité alimentaire chez nos enfants autistes. Certains aliments stimulent nos capteurs de goût. Certains capteurs peuvent être très sensibles et d'autres très peu sensibles.

Les personnes autistes peuvent avoir tendance à préférer certains aliments qui stimulent les capteurs préférentiels. De même pour l'eau et les boissons sucrées, certaines personnes autistes peuvent avoir des hypo-sensibilités visuelles et ne pas percevoir l'eau (transparente) contrairement à des boissons sucrées (colorées).

La tactile (extéroceptif, entéroceptif) :

La peau est un organe sensoriel très diffus. Des personnes hypersensibles peuvent alors sentir chaque appui sur leur peau de manière très désagréable. La qualité du vêtement pourra être déterminante. Des habits serrés sans couture peuvent être une alternative (par saturation des récepteurs sensoriels).

La "chatouille" devient alors douloureuse contrairement à un appui fort stimulant d'autres récepteurs.

D'autres personnes, hypo-sensibles, auront plutôt tendance à chercher le contact, voire avoir des réactions d'auto-mutilation pour stimuler les capteurs. Des objets vibrants peuvent aider la personne à gérer les sensations.

Les sensations internes peuvent également être modifiées. 

Le proprioceptif :

La proprioception est la perception de soi. Elle repose sur des capteurs dans les muscles, articulations.

Une personne hypo-sensible pourra manquer d'équilibre par manque de sensation corporelle. Des aides comme des gilets lestés pourront aider à stimuler les capteurs proprioceptifs.

Bien entendu, ces exemples sont là pour vous aider à comprendre l'importante part de la perception sensorielle chez les personnes autistes. Il reste cependant nécessaire d'établir un profil sensoriel précis pour mettre en place les adaptations et une rééducation adaptée au profil perceptif.